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UX Designer – kesako ? Découvrez un des nouveaux métiers du web [interview]

Depuis l’émergence du web dans les années 2000 et avec la pénétration exponentielle du mobile, de nouveaux métiers ont vu le jour et « UX/UI Designer » en est un très bon exemple. Chez JobCloud (jobup.ch & jobs.ch), nous avons donc une équipe de web Designers et de UX Designers dédiée à créer les expériences utilisateurs et les designs des sites (web et mobiles) ou encore des applications. Ce 17 décembre 2018 a lieu une refonte totale du site jobup.ch et de l’application pour proposer aux utilisateurs un outil de recherche d’emploi performant et pertinent. Un tel projet demande énormément de ressources et de compétences et le travail esthétique réalisé lors de la refonte d’un site web est essentiel, mais il ne suffit pas à offrir une expérience de qualité aux utilisateurs.

Pour qu’un site web soit pratique et facile à utiliser, il faut aussi qu’il soit ergonomique et c’est là qu’entre en jeu le UX Designer. Découvrez ce métier phare de notre époque à travers cet interview d’Arthur Chabert, Senior UX Designer chez JobCloud (jobup.ch & jobs.ch).

Arthur, peux-tu nous expliquer ce qu’est un UX Designer?

Un UX Designer est en quelque sorte le garant d’une expérience utilisateur fluide, claire et efficace. « U » signifie « User », c’est-à-dire l’utilisateur, et « X » est la lettre communément utilisée pour dire « Experience ». Il a pour mission d’améliorer la satisfaction des utilisateurs à l’égard d’un produit en misant sur la convivialité, l’accessibilité et le plaisir procuré par l’interaction avec le produit.

Quelle est ton approche quand tu dois créer un nouveau site ou une nouvelle interface ? Quels sont les éléments importants à prendre en considération ?

Beaucoup font l’amalgame entre UX Designer et le fait de choisir la couleur et la forme d’un bouton sur un site. Or, la réflexion est beaucoup plus vaste et commence bien avant les questions de designs et des rendus finaux. Mon approche peut se résumer en 5 étapes clés.

 

  1. Définir les objectifs

Avant toute chose, il est primordial de définir les objectifs qu’on souhaite atteindre avec ce nouveau produit, cette nouvelle page, ou, comme dans le cas de jobup.ch, cette nouvelle interface utilisateur. Par exemple, est-ce qu’on souhaite encourager des candidats à postuler rapidement ou est-ce qu’on souhaite les faire remplir un profil sur la plateforme ? Ces éléments clés doivent être discutés et validés en amont par les différentes parties prenantes car ils permettront de répondre à de nombreuses questions des différents interlocuteurs et surtout, ils permettront à faire de choix. Cela donne un cadre, connu de tous, qui fait office de ligne directrice et lorsqu’il est négligé, cela mène souvent à des discussions sans fin.

Le UX Designer a pour mission d’améliorer la satisfaction des utilisateurs à l'égard d'un produit en misant sur la convivialité, l'accessibilité et le plaisir procuré par l'interaction avec le produit.
  1. Comparer

La 2ème étape est de faire un état des lieux des choses qui existent déjà et qui fonctionnent bien et de comprendre et d’analyser les raisons qui font que cela fonctionne bien. Par ailleurs, l’inverse est tout aussi essentiel, c’est-à-dire d’analyser ce qui ne fonctionne PAS et d’en comprendre les raisons. Dans le cas d’un projet comme jobup.ch reload, une des étapes clés fut d’étudier la version qui était en ligne jusqu’alors afin de garder ce qui fonctionnait et de changer ce qui n’était pas ou mal utilisé.

  1. Faire des hypothèses

Cette phase est tout autant importante que les autres et représente la plus créative d’entre toutes. En effet, afin de pouvoir tester différentes variantes et de choisir la voie qui répond au mieux aux objectifs, il est primordial de faire certaines hypothèses, tant sur le comportement que les besoins des utilisateurs. Ces hypothèses sont généralement basées sur sa propre connaissance du marché, son expérience, sur des études ou encore sur l’historique du produit. On pense souvent qu’il faut des outils très complexes à utiliser et hautement technologiques mais au final, avec des simples post-its et une méthodologie adaptée, comme le célèbre design thinking par exemple, on peut déjà mener beaucoup de réflexions qui seront clés pour la suite. Ensuite, nous pourrons créer ce que nous appelons dans le jargon des « wireframes » afin de les faire tester, ce qui est la prochaine étape.

  1. Tests utilisateurs

Etant donné que les hypothèses que nous avons posées ne sont basées que sur des impressions et une certaine expérience, il est ensuite essentiel de les tester avec des vrais utilisateurs. On peut donc faire des tests qualitatifs, durant lesquels discutons avec des utilisateurs préalablement convoqués pour venir tester les produits, au même titre qu’il existe des testeurs de café, de shampoing ou de voiture. Ces testeurs vont expliquer ce qu’ils sont en train de faire et on va leur poser de nombreuses questions pour comprendre la réflexion. Ce qui est intéressant c’est qu’il suffit de 5 personnes pour faire ressortir les éléments les plus importants et représentatifs. Ensuite, on constate que les mêmes « patterns », ou schémas, se reproduiront au-delà de 5 personnes.On fait également des tests quantitatifs grâce à des outils d’analyse tels que les « Heat maps » ou encore Google analytics pour ce qui est du trafic.


Ces différentes analyses nous permettront de confirmer ou non les hypothèses de base et de les corriger au besoin, afin de faire des choix, qui auront un impact direct sur le design, qui est la dernière étape.

  1. UI – Design

C’est seulement dans cette dernière phase que nous rentrons réellement dans la création des designs sur des outils comme « sketch » par exemple. C’est là que nous commençons à créer les différents visuels, des éléments des pages, des fonctionnalités, etc. Si les étapes précédentes sont correctement respectées, cette partie-ci se déroule de manière fluide et logique. Or, il n’est pas rare que les étapes précédentes, qui sont souvent perçues comme abstraites ou superflues, soient omises et, dans ces cas-là, la partie design devient compliquée et fastidieuse car l’objectif est perdu de vue. Le UX Designer a donc également la responsabilité d’être le garant de cette logique, pour le bien de l’utilisateur au final et pour la collaboration entre les différentes parties prenantes du projet.

A ce propos, qui sont tes partenaires de travail dans ce genre de projets ?

Ce genre de projets est le résultat d’une collaboration entre différents pôles de compétences dont les principaux sont sans équivoque les « Product Manager », c’est-à-dire ceux qui ont pensé et créé le produit, analysé les besoins, etc., et les développeurs, c’est-à-dire ceux qui sont amenés à coder les designs créés et à faire en sorte que le tout fonctionne. Ensuite, selon les étapes du projet, il y aura des échanges avec le marketing, la vente, etc. 

Quelles qualités et compétences sont-elles requises pour devenir UX Designer ?

Pour devenir UX Designer, il y a plusieurs parcours possibles : on peut venir du graphisme, du développement, du web design, etc. Il y a également toute une dimension psychologique et sociologique à prendre en considération: les personnes ayant donc un bagage en sciences sociales peuvent aussi être très intéressées/intéressantes pour ce métier.

Ceci étant dit, selon moi, le plus important c’est d’avoir les compétences suivantes :

  • Ne pas avoir peur du feedback

Vous l’avez compris, une grande partie du travail est de demander des retours, de faire des tests, d’interagir avec des parties prenantes et ceci implique que toutes ces personnes vont donner leur avis sur votre travail. Il faut donc être capable de ne pas le prendre personnellement d’une part et de pouvoir les gérer car, comme tout le monde a une opinion, surtout quand on parle de design, il faut savoir recentrer les discussions et les idées. Ce sont donc les objectifs, que nous avions définis dans la phase 1 qui permettront de le faire.

  • Etre logique

La logique permet de bien cerner l’utilisateur, ce qu’il veut, de comprendre ce que veut atteindre l’entreprise et surtout, comment combiner tout ceci. Si on a un raisonnement logique, on est plus à même de lier ces différents univers entre eux et de les faire interagir.

  • Etre à l’aise avec le code

Tout ce que vous allez designer et créer devra ensuite être codé. Si vous avez des connaissances dans le code, cela vous permet donc de créer les pages ou produits en anticipant les potentiels complications ou difficultés. Cela peut sauver bien du temps, des discussions et de l’énergie !

  • Etre curieux

Ces nouvelles professions ont toutes une chose en commun : tout évolue très très vite. Il faut donc toujours être à jour et d’être curieux des nouveautés en faisant de la veille, lisant des blogs dédiés, aller aux événements et meetups, etc.

Finalement, je dirais qu’il y a 2 principales idées reçues lorsqu’il est question de UX : tout d’abord, il ne s’agit pas d’un job à dominante créative. Vous seriez déçu si vous vous attendez à créer à longueur de journée : ce n’est pas Madmen. Par ailleurs, l’autre aspect est que le UX Designer n’est pas un poste réservé au web : en effet, il y de nombreuses situations où nous pouvons parler « d’expérience utilisateur » et où un UX Designer est nécessaire. Prenez l’exemple de la porte d’un magasin : est-ce que selon vous c’est mieux d’avoir une porte que l’on pousse lorsque l’on rentre dans votre magasin ou que l’on tire ? L’effet sur le consommateur est-il plus positif dans un sens ou dans l’autre ? Vous me direz certainement que de la pousser est plus engageant… Cependant, cela implique donc que lorsque le consommateur ressort de chez vous, les bras chargés, il doit en plus tirer la porte contre lui, ce qui n’est pas du tout pratique. Que faisons-nous ? Si vous fixez vos objectifs clairement, la question est facile à répondre et sinon, il faut venir avec une idée complètement autre, comme par exemple une porte automatique ! Cet exemple est un cas d’école qui vous montre que la réflexion de l’expérience utilisateur peut s’appliquer à de nombreux contextes.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce métier ?

De nombreux aspects me passionnent, je suis dedans depuis tout petit et j’ai toujours eu un attrait pour la technologie et le design. Cependant, j’apprécie particulièrement l’approche itérative qu’on doit avoir dans ce métier : it’s never done – on peut toujours améliorer, faire évoluer le produit et recommencer la réflexion. Puisque la technologie évolue rapidement, les habitudes des utilisateurs aussi, les tendances, il y a toujours de quoi se mettre sous la dent pour optimiser l’expérience. Un exemple connu est celui du « pull to refresh », c’est-à-dire « tirer pour rafraichir » qui est une fonctionnalité sur mobile dont le principe est de tirer sa page vers le bas pour rafraichir les informations, vient directement de Twitter. Elle devint tellement naturelle et pratique que depuis, des milliers d’applications et de sites mobiles l’utilisent également.

It’s never done – on peut toujours améliorer, faire évoluer le produit et recommencer la réflexion.

Quels seraient tes conseils pour se lancer dans la carrière d’un UX Designer ?

Comme je l’ai dit, il existe plein de chemins pour arriver à UX Designer mais il faut surtout être curieux. Généralement, le conseil que je donne c’est d’aller aux différents meet-ups dans le secteur, comme IxDA Lausanne par exemple. Par ailleurs, de nombreuses formations à l’International sont données par le Nielsen Norman Group.

En Suisse, il existe principalement 2 entités qui proposent ce cursus et c’est celle de Procom et du SAWI.

Finalement, vous trouverez des offres de UX Designer et UI Designer sur jobup.ch.

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