Etudier et travailler en Suisse
Salaires, coût de la vie et impôts en Suisse
7’000 francs suisses mensuels pour un manager qualité, 6’500 pour un journaliste ou 4’000 pour un libraire ? À toute personne qui n’habite pas en Suisse, les salaires helvétiques peuvent sembler énormes. Il est vrai que les salaires sont élevés en Suisse, mais il faut également considérer les coûts de la vie beaucoup plus importants. Nous vous présentons ici quelques points-clés sur les salaires et le coût de la vie.
Les salaires en Suisse
Si la Suisse semble si attractive d’un point de vue professionnel, c’est sans doute à cause de ses salaires, qui sont les plus élevés d’Europe. En 2019, le salaire médian s’élevait à 6’502 CHF, soit plus de trois fois le salaire médian français. Toutefois, le domaine d’activité, la taille de l’entreprise ou encore la région jouent un rôle important dans la hauteur de votre salaire. Il faut donc bien vous renseigner au préalable, afin que vos attentes ne soient ni trop optimistes, ni trop pessimistes.
En Suisse, il n’y a pas de salaire minimum légal au niveau du pays. Seuls les cantons du Jura et de Neuchâtel ont un salaire minimum horaire, qui s’élève à environ 20 CHF de l’heure. En revanche, de nombreuses entreprises ont des salaires minimum fixés dans leurs conventions collectives de travail.
Pour prendre des exemples concrets, le salaire médian mensuel d’un Business Account Manager dans le canton de Genève se situe aux alentours de 4’500 CHF par mois. En dessous de 3’500 CHF mensuel, il s’agit d’un revenu plutôt bas. Dans le canton du Valais, le salaire médian pour ce même emploi est d’environ 3’700 CHF mensuel, et les revenus considérés comme bas tournent autour de 3’000 CHF.
Pour un spécialiste de la vente, le salaire mensuel médian est d’environ 3’800 CHF dans le canton du Jura, et de 4’600 CHF dans le canton de Genève. Dans les deux cantons, un salaire inférieur à 3’100 CHF est considéré comme un revenu bas si vous exercez ce métier.
La région, le secteur et l’entreprise dans lesquels vous allez travailler jouent donc un rôle déterminant sur la hauteur de votre salaire.
Le coût de la vie
Toute personne qui est déjà allée en Suisse l’a sans doute remarqué : que ce soit au restaurant, au magasin, dans une agence immobilière ou au guichet des transports public, les prix sont très élevés et comparables à ceux des grandes capitales européennes, comme Londres ou Copenhague.
Il en va de même pour d’autres frais qui sont invisibles pour les touristes ou les visiteurs temporaires. Contrairement à d’autres pays, les primes d’assurance maladie sont à la charge du contribuable et se situent entre 300 CHF et 600 CHF par mois. Ce sera également à vous de faire les démarches pour vous enregistrer auprès d’une assurance maladie.
Les loyers suisses sont aussi à prendre en compte. En règle générale, un loyer mensuel ne devrait pas dépasser le tiers de votre salaire brut mensuel. S’il faut compter entre 1’500 CHF et 2’500 CHF pour un 2 pièces à Genève ou à Lausanne, les logements sont plus abordables dans des villes plus petites comme Fribourg, Neuchâtel ou Sion.
Les dépenses pour les produits alimentaires, bien que variables selon les personnes, s’élèvent à environ 500 CHF par mois pour une famille.
À cela s’ajoutent les frais de loisirs, de transports, de télécommunications…
Ces dépenses mensuelles paraissent souvent exorbitantes et on peut se demander si travailler en Suisse en vaut vraiment la peine. Heureusement, les salaires helvétiques sont généralement proportionnels à ces dépenses et permettent de vivre dignement.
Il ne faut pas oublier que les salaires et le coût de la vie varient énormément d’un canton à l’autre. Il faudra donc bien vous renseigner avant de vous lancer dans l’aventure du travail en Suisse.
Les impôts
Si vous travaillez et/ou vivez en Suisse, vous serez soumis à l’impôt en Suisse. Encore une fois, il y a des différences entre les cantons et selon votre situation.
Si vous travaillez dans les cantons de Bâle-ville, Bâle-campagne, Berne, Jura, Neuchâtel, Soleure, Valais ou Vaud, que vous vivez en France et que vous y retournez quotidiennement, vous devrez payer l’impôt en France. Dans les autres cas, le lieu du paiement de l’impôt sera en Suisse.
En Suisse, les impôts sont prélevés à trois niveaux : par la Confédération, par les cantons et par les communes. Si au niveau de la Confédération, le calcul de l’impôt est le même dans tout le pays, il y a des différences au niveau cantonal et communal. Ainsi, le montant de vos impôts dépend fortement de votre lieu de travail ou de votre lieu d’habitation.
Il existe deux principaux types d’impôts : les impôts dits « directs », qui sont les impôts sur le revenu et la fortune, et les impôts dits « indirects », qui sont les impôts sur la possession et la dépense (taxe sur les chiens, les véhicules, divertissements, etc.). À ceux-ci s’ajoute l’impôt à la source, qui est déduit des salaires des frontaliers ou des personnes étrangères avec un permis de séjour limité.
Conclusion
Les conditions de vie en Suisse sont excellentes. Le pays est sûr, avec un faible taux de criminalité. De nombreuses entreprises internationales sont actives dans le pays et lui offrent un climat international, avec des employés et des habitants venant des quatre coins du monde. Enfin, grâce à sa position au cœur de l’Europe, la Suisse est à moins de deux heures d’avion des grandes villes européennes, ce qui est un avantage non négligeable si vous aimez voyager. Et si vous ne voulez pas quitter le pays, les paysages suisses, faits de lacs et de montagnes, valent le détour.
La Suisse reste donc un pays très attractif pour vivre et/ou travailler, une fois qu’on s’est habitué à ses prix un peu différents du reste de l’Europe : les villes suisses se classent certes parmi les villes les plus chères du monde, mais elles se trouvent aussi au sommet des classements des villes les plus agréables à vivre.