Salaire | Avantages
Pourquoi l’inflation va vous permettre de mieux négocier votre augmentation
Votre entretien annuel approche à grands pas et vous affutez vos arguments pour demander une augmentation salariale? Cela tombe bien, l’inflation qui touche actuellement la Suisse pourrait vous être d’une aide très utile. On vous explique pourquoi.
Le carburant, l’électricité, les assurances maladie, l’alimentation ou encore le chauffage. En l’espace de quelques mois, de nombreux postes de dépense ont augmenté en Suisse. Selon le dernier indice des prix à la consommation, cette inflation s’élèverait à environ 3,3% dans notre pays. De quoi considérablement impacter le pouvoir d’achat des salariés. Dans ce contexte particulier, la question des rémunérations revient logiquement sur le devant de la scène. L’Union syndicale suisse et ses membres exigent, par exemple, une augmentation des salaires entre 4 et 5% pour l’an prochain. Cette hausse comprend une compensation du renchérissement (entre 3% et 3,5%), une hausse de 1% du salaire réel en raison de la croissance de la productivité et un rattrapage du retard salarial de ces dernières années.
Augmentation de salaire pas automatique
Si l’inflation peut s’avérer être un argument de poids dans une négociation salariale, il faut garder à l’esprit que lorsque les prix prennent l’ascenseur, les rémunérations n’augmentent pas automatiquement. Sauf si votre contrat de travail comporte une clause incluant une compensation au renchérissement, ce qui n’est clairement pas la norme. Reste qu’en période d’inflation, votre demande d’augmentation trouvera certainement un écho plus favorable auprès de votre employeur. D’autant que la conjoncture reste globalement bonne en Suisse selon les derniers chiffres du Secrétariat d’État à l’économie (SECO). La reprise est surtout marquée dans les branches des services qui avaient le plus souffert des restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19.
L’hôtellerie-restauration a ainsi enregistré une progression, entre avril et juin, de 12,4%. Le tourisme international, en particulier, a vu le nombre de nuitées générées par des clients européens et américains augmenter fortement. Le secteur des arts, spectacles et activités récréatives a lui aussi enregistré une hausse (+1,4%) après la levée des mesures sanitaires, tout comme celui des transports et communications (+4,4%), qui s’est établi à 3% au-dessus de son niveau d’avant-crise.
Variations selon les secteurs
Autre bonne nouvelle, le Centre de recherches conjoncturelles KOF de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a réalisé une enquête qui prédit une hausse salariale de 2,2% en moyenne en Suisse l’an prochain. Soit la plus forte augmentation enregistrée ces 22 dernières années. Elle devrait surtout concerner les secteurs qui ont été peu impactés par la pandémie. En effet, les entreprises qui ont dû puiser dans leurs réserves durant les deux ans de Covid n’ont pas toutes les capacités financières pour des hausses généralisées. En outre, celles qui sont actives dans l’industrie se trouvent, quant à elle, confrontées à une incertitude. En cas de pénurie d’énergie cet hiver, elle pourrait faire face à une baisse d’activité et serait donc frileuse à annoncer des augmentations de salaire.
Vos performances avant tout
Vous l’aurez compris, le contexte, croissance et inflation en tête, est donc globalement favorable pour parler rémunération avec votre employeur. Reste que vos réussites doivent rester la pierre angulaire de votre négociation. En d’autres termes, ce sont vos performances qui feront pencher la balance. Car si tout devient plus cher pour les salariés, l’inflation impacte également les marges de l’entreprise. Elle doit aussi faire face à une hausse de sa facture pour ce qui est des transports, des matières premières ou de l’énergie, par exemple.
En conclusion, avant de vous rendre à votre entretien de fin d’année pour une revalorisation salariale, il vous faudra être parfaitement renseigné sur la situation financière de votre employeur. Tout en gardant à l’esprit que vous devrez également avoir préparé vos arguments pour atteindre votre but. Si vous n’avez pas été augmenté depuis plusieurs années, par exemple, ou si vos responsabilités ont évolué, cela peut inciter votre employeur à revoir votre salaire à la hausse pour l’an prochain.
