Candidature
Tout est communication: découvrez comment marquer des points auprès des recruteurs
Parfois, il suffit d’un geste, d’une phrase déplacée ou d’un comportement inopportun pour être écarté d’un processus de recrutement. Pour éviter une telle mésaventure, mieux vaut connaître ce qui dérange les recruteurs. Tour d’horizon non-exhaustif.
Mettre en avant ses compétences sans en rajouter
Marc vient de terminer ses études. Il a suivi avec brio un cursus académique, parle trois langues, adore voyager, dispose déjà d’un solide réseau. Et pourtant, il ne sera pas choisi pour le poste proposé. Dépité, il rentre chez lui convaincu d’avoir démontré toute l’étendue de son génie. «Tant pis! Cette entreprise ne me méritait tout simplement pas.», se dit-il. De l’autre côté du miroir, le recruteur est agacé. Comment peut-on être si prétentieux à cet âge-là? Il n’en revient toujours pas. Il faut dire que Marc a fait fort. Durant les premiers secondes de l’entretien d’embauche, il n’a pas manqué de rappeler qu’il était le meilleur de sa classe. Puis d’ajouter: «Ce poste est en-dessous de mes capacités, mais je veux bien l’accepter pour commencer ma carrière. Franchement, je vous fais une faveur. Alors profitez-en avant que je ne change d’avis.» Problème, le style «j’ai tout vu, j’ai tout fait» ne passe absolument pas face à un recruteur. Car cela s’apparente à un impardonnable manque d’humilité. Malheureusement, en optant pour cette stratégie, le risque est d’aller trop loin et de se faire recaler. Marc a finalement réussi à décrocher un premier emploi en changeant d’attitude, il a préféré miser sur l’humilité tout en démontrant son vif intérêt pour le poste et, enfin, il s’est rigoureusement renseigné sur l’entreprise.
Démontrer son potentiel avec humilité
A l’opposé de la pyramide des âges, le comportement senior qui fait preuve de condescendance envers le recruteur est aussi à proscrire. Au final, peu importe les années, l’essentiel est de faire preuve d’une certaine retenue et de démontrer son potentiel sans vouloir en faire des tonnes. Dans le même registre, avoir été le brillant CEO d’une grande entreprise ne permet pas tous les excès. Arriver en terrain conquis lors du premier entretien est l’assurance de se voir écarter par la suite. L’équilibre à trouver est de s’adapter au recruteur tout en faisant passer son message. Subtil, mais essentiel. Autre profil qui peut agacer, les experts dans leur domaine qui n’arrivent pas à vulgariser leur propos. La personne en face de vous n’est pas forcément un spécialiste donc pour vous faire comprendre, il est essentiel d’utiliser un langage clair et concis. Sans vous perdre dans d’interminables récits sur vos exploits passés. Le but est de permettre au recruteur de se projeter dans le futur avec vous.
Faire preuve de réel intérêt pour le poste convoité
Selon diverses études, les recruteurs sont particulièrement agacés quand un candidat s’intéresse uniquement aux avantages sociaux proposés par l’entreprise plutôt qu’à la mission ou à l’entreprise elle-même. Ils s’attendent naturellement à ce que le postulant montre toute sa motivation et son intérêt pour le poste, en ayant notamment bien préparé l’entrevue en amont. Après les questions intéressées, ce qui crispe le plus les recruteurs est le manque de préparation (26%), le retard (22%), et enfin le candidat prétentieux (17,2%). Dénigrer son ancien job fait également partie des attitudes à proscrire. Des phrases comme «Je ne supportais plus ma hiérarchie», «Mon ancienne entreprise était très mal dirigée» ou «Mon boss était vraiment pénible», sont à éviter.
Garder de la distance
Tout cela passe pour un manque flagrant de loyauté. Il convient également de respecter une certaine distance avec le recruteur. En d’autres termes, les questions indiscrètes sont à bannir. Un entretien d’embauche ne doit pas être convivial, ce n’est pas un apéritif entre amis. Le candidat doit donc éviter de prendre le recruteur pour un proche. De même, montrer des photos de ses enfants ou de ses dernières vacances n’est absolument pas approprié. Durant l’entretien, d’autres comportements peuvent agacer: réciter son discours, choisir une tenue incorrecte, poser les mauvaises questions («On se voit pour quel job déjà?»), ou pire encore répondre au téléphone. Selon les recruteurs, de plus en plus de personnes décrochent leur portable en plein rendez-vous.
Un manque de savoir-vivre qui s’avère très souvent éliminatoire. Mais si vous sortez de votre entretien sans avoir fait de faux pas, ce n’est pas gagné pour autant. Certains candidats ont parfois la mauvaise idée de harceler ensuite l’entreprise au téléphone. «Vous n’avez toujours pas décidé?», «Vous êtes lent à la détente!», «Je suis pressé, j’ai besoin de savoir car je ne me suis pas déplacé pour rien», sont des phrases qui ont déjà été entendues. Même si la période d’attente peut s’avérer frustrante, il convient de garder son sang-froid, la patience est toujours bonne conseillère…