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Ghosting : relancer un recruteur qui ne réagit pas après l’entretien

Vous avez récemment postulé pour un emploi et passé un entretien qui s’est bien déroulé. Dès lors, vous attendez avec impatience un retour du recruteur·rice… et rien. C’est le cas de nombreu·ses·x candidat·e·s victimes de ghosting, une pratique de plus en plus courante dans le monde du travail, visant à couper le contact avec un·e candidat·e ou un·e recruteur·rice sans lui donner d’explication. Comment réagir face à cette situation frustrante et dévalorisante ? Voici quelques conseils pour y faire face.

 

Êtes-vous victime de ghosting ? Premières étapes pour clarifier la situation

 

Avant de conclure que vous avez été ghosté·e, assurez-vous que vous n’êtes pas dans un cas de figure où le silence du recruteur·rice est normal ou justifié. Par exemple :

 

  • Le processus de recrutement est encore en cours et le recruteur·rice n’a pas encore pris de décision finale.
  • Le recruteur·rice est débordé·e ou absent·e et n’a pas eu le temps ou la possibilité de vous recontacter.
  • Un problème technique est survenu, tel que la perte de votre numéro ou l’arrivée de son mail dans vos spams, ce qui a empêché le recruteur·rice de vous contacter.

 

Comment vérifier que l’un des cas ci-dessus ne s’applique pas à vous ? Simple ! Vous pouvez consulter le site web de l’entreprise ou ses réseaux sociaux pour voir si elle a publié des informations récentes sur son activité, ses projets ou ses besoins en recrutement. Essayez également de contacter des employé·e·s de l’entreprise ou des personnes qui ont postulé au même poste que vous pour savoir si elles ont eu des nouvelles du recruteur·rice. Si vous n’obtenez pas de réponse satisfaisante, relancez le recruteur·rice.

 

Combien de temps devez-vous attendre une réponse du recruteur·rice ?

 

Il n’existe pas de règle universelle déterminant le délai raisonnable d’attente d’une réponse du recruteur·rice après un entretien d’embauche. Cela dépend de plusieurs facteurs, allant de la taille de l’entreprise aux caractéristiques du poste auquel vous avez postulé, en passant par le contexte de recrutement. En effet, plus l’entreprise est grande et structurée, plus le processus de recrutement est long et complexe. Il peut aussi être plus rapide que d’autres dans certaines structures, en fonction de la demande et de la concurrence.

 

Aussi, plus le poste est stratégique et implique des responsabilités importantes, plus le recruteur·rice sera exigeant·e et prendra son temps pour choisir le meilleur·e candidat·e. Plus le poste est spécialisé et requiert des compétences rares, plus le recruteur·rice aura du mal à trouver le profil idéal.

 

Certaines périodes sont plus propices que d’autres pour recruter, selon les cycles d’activité de l’entreprise, les vacances scolaires ou les événements exceptionnels. De plus, certains contextes peuvent influencer le recrutement, tels que la crise sanitaire, la conjoncture économique ou les changements organisationnels.

 

En général, un délai de deux semaines est considéré raisonnable pour attendre la réponse du recruteur·rice après un entretien d’embauche. Si au bout de ce délai, vous n’avez pas de nouvelles, vous pouvez envisager de le·la relancer.

 

Relancer après l’entretien d’embauche : comment et quand est-ce approprié ?

 

Relancer un·e recruteur·rice est une démarche légitime et recommandée, à condition de le·la faire de manière professionnelle et respectueuse. Cela vous permet de :

 

  • montrer votre intérêt et votre motivation pour le poste et l’entreprise ;
  • obtenir un feedback sur votre candidature, dont vos points forts et faibles ;
  • savoir où en est le processus de recrutement et quelles sont les prochaines étapes ;
  • garder le contact avec le recruteur·rice et rester dans son esprit.

 

Pour le faire de manière appropriée, vous devez respecter certaines règles :

 

  • Attendez au moins deux semaines après l’entretien, sauf si un délai plus court ou plus long vous a été communiqué. Ne le·la faites pas trop tôt, au risque de paraître impatient·e ou pressant·e, ni trop tard, au risque de passer à côté d’une opportunité ou de donner l’impression que vous n’êtes pas intéressé·e.
  • Il est préférable de le·la relancer par le même moyen que celui·celle qu’il·elle a utilisé·e pour vous contacter initialement, excepté si celui·celle-ci vous a indiqué une autre préférence.
  • Tout au long de votre démarche, restez poli·e et courtois·e, sans être trop formel·le ou trop familier·e. Exprimez votre intérêt pour le poste et l’entreprise, remerciez le recruteur·rice pour l’entretien et demandez-lui des nouvelles de votre candidature, sans être excessif·ve.

 

E-mail ou appel téléphonique : quelle méthode est la plus efficace pour demander des précisions ?

 

Comme mentionné précédemment, le choix entre un e-mail et un appel téléphonique dépend des préférences du recruteur·rice, si celles-ci vous ont été communiquées. Si aucune information n’est disponible, vous pouvez opter pour la méthode qui vous semble la plus appropriée en fonction du contexte et de votre relation avec le recruteur·rice.

 

L’e-mail et l’appel téléphonique ont chacun·e leurs avantages et leurs inconvénients. Alors que l’e-mail est plus discret et moins intrusif, vous permettant de rédiger votre message avec soin et de garder une trace écrite de votre échange, l’appel téléphonique est plus rapide et plus dynamique. Il vous permet de créer un contact plus humain et plus chaleureux avec le recruteur·rice, et vous donne aussi l’occasion de montrer votre enthousiasme et votre élocution.

 

Pourtant, l’e-mail est moins direct, moins personnalisé·e et peut même passer inaperçu·e ou être ignoré·e par le recruteur·rice. Quant à l’appel téléphonique, il est plus risqué et stressant dans la mesure où il vous expose à être interrompu·e, à bafouiller ou à improviser sans avoir la possibilité de vérifier vos informations.

 

Il n’y a donc pas de canal idéal pour relancer le recruteur·rice. Les seuls paramètres déterminants demeurent votre personnalité, la relation établie avec le recruteur·rice et votre professionnalisme.

 

Pas de réponse après plusieurs relances : que faire ?

 

Malgré vos efforts, vous n’obtenez toujours pas de réponse. Vous vous sentez frustré·e, déçu·e, voire en colère. Que faire face à ce silence assourdissant ?

 

Tout d’abord, n’en faites pas une affaire personnelle. Le recruteur·rice n’a pas forcément l’intention de vous nuire ou de vous manquer de respect. Il peut avoir des raisons objectives ou subjectives de ne pas vous répondre qui n’ont rien à voir avec vous ou votre candidature. Par exemple :

 

  • le recrutement a été reporté ou annulé pour diverses raisons ;
  • le candidat idéal a été trouvé et le recruteur·rice n’a pas jugé utile de vous en informer ;
  • le recruteur·rice a oublié ou négligé de vous répondre, par manque de temps, de moyens ou de savoir-faire ;
  • le recruteur·rice a peur ou honte de vous annoncer une mauvaise nouvelle, par crainte de votre réaction ou par culpabilité.

 

Cependant, ne vous découragez pas et ne vous isolez pas. Le ghosting est une expérience désagréable, mais pas insurmontable. Vous pouvez vous appuyer sur votre entourage pour exprimer vos émotions, obtenir du soutien et relativiser la situation. Vous pouvez aussi vous rapprocher d’autres candidat·e·s qui ont vécu la même chose que vous, pour partager vos expériences, conseils et opportunités. La meilleure chose à faire est de tourner la page et de passer à autre chose.

 

Se protéger du ghosting : comment gérer l’incertitude ?

 

Le ghosting est une réalité du marché du travail, que vous ne pouvez pas toujours éviter ou contrôler. Toutefois, vous pouvez adopter certain·e·s attitudes et stratégies pour vous en protéger et gérer l’incertitude qui l’accompagne :

 

  • Multipliez les candidatures, contacts et opportunités. Ainsi, vous ne serez pas dépendant·e du retour d’un seul·e recruteur·rice et vous aurez plus de chances de trouver un emploi qui vous convient.
  • Gardez un certain recul par rapport à votre candidature. Ainsi, vous ne serez pas trop déçu·e ou frustré·e si vous n’obtenez pas le poste.
  • Continuez à consulter les offres d’emploi, à envoyer des CV et à passer des entretiens. Ainsi, vous ne perdrez pas de temps ni de motivation et resterez visible sur le marché du travail.
  • Le silence du recruteur·rice ne signifie pas que vous êtes incompétent·e ou indésirable. Il reflète plutôt le manque de professionnalisme, de communication ou de considération de sa part. Alors, ne perdez pas confiance en vous ni en vos capacités.

 

Prévenir au lieu de relancer : conseils pour une communication transparente

 

Le ghosting est souvent le résultat d’un manque de communication entre le·la candidat·e et le·la recruteur·rice. Pour éviter cette situation, il est préférable de prévenir au lieu de relancer, en instaurant une communication transparente dès le début.

 

Lors de l’entretien d’embauche, demandez au recruteur·rice des informations sur le poste, l’entreprise, le processus de recrutement et les modalités de suivi. De ce fait, vous saurez à quoi vous attendre et vous éviterez les malentendus ou les fausses attentes. Une fois l’entretien d’embauche terminé, demandez au recruteur·rice ses coordonnées, afin de pouvoir le·la contacter facilement et directement, sans passer par un·e intermédiaire ou un·e standard.

 

Après l’entretien, envoyez un e-mail au recruteur·rice le remerciant pour le temps, l’attention et l’intérêt qu’il·elle vous a accordé·e. Réaffirmez votre motivation pour le poste et proposez de fournir des informations complémentaires si besoin. Ainsi, vous marquerez des points et renforcerez votre candidature.

 

Et enfin, si le recruteur·rice ne vous a pas donné de date précise pour vous donner une réponse, proposez-lui d’en fixer une avec lui·elle. Cela vous évitera de le·la relancer trop tôt ou trop tard et vous obtiendra un engagement du recruteur·rice.

 

Comprendre le ghosting comme un signal : lorsqu’il est temps de passer à autre chose

 

Bien qu’il s’agisse d’une tactique contestable, le ghosting peut vous servir de signal vous indiquant que le poste ou l’entreprise n’était pas fait pour vous et que vous méritez mieux. Il peut alors être vu comme une opportunité plutôt que comme un échec, car il est parfois révélateur d’un manque :

 

  • de professionnalisme de l’entreprise, vous évitant de travailler dans un environnement toxique ou démotivant ;
  • d’adéquation entre le poste et votre profil, vous évitant de travailler dans un poste qui ne vous satisfait pas ;
  • d’intérêt de l’entreprise pour votre profil.

 

Considérez qu’il s’agit là d’une occasion de faire le point sur vos attentes professionnelles. Le ghosting, au-delà de son caractère irrespectueux, doit vous permettre de vous améliorer et de vous orienter vers des opportunités plus adaptées à votre profil. Il vous incite à ne pas baisser les bras et à viser plus haut. Il ne s’agit donc pas d’une fin, mais d’un nouveau départ.

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