Vie au travail
Comment survivre face au micromanagement ?
Votre manager·use est toujours en train de vous contrôler ? Vous vous sentez constamment sous pression ? Ce que vous pensiez être une forme de suivi poussé se révèle plutôt être du micromanagement, ce qui n’est pas facile à gérer au quotidien. Encore pire, cette forme de management invasif peut fortement impacter votre bien-être au travail et diminuer votre motivation ! Il est donc important de comprendre ses fondements et de savoir quels sont ses premiers signes pour s’en défaire ! Zoom sur le sujet.
Pourquoi le micromanagement est-il problématique ?
Le micromanagement en bref
Le micromanagement fait référence à la manière très invasive (presque pathologique) dont un·e manager·use gère ses équipes. Iel n’accorde pas sa confiance, est perfectionniste, ne prend pas toujours en compte les avis de ses collaborateur·rice·s, dicte rigoureusement les tâches à effectuer et crée de ce fait des situations de tension, mais de manière pas toujours volontaire. En effet, ce comportement peut résulter d’une forte envie de tout gérer à la perfection ou tout simplement de la pression émise par un·e supérieur·e.
Les risques liés au micromanagement
À la différence du leadership, le micromanagement est très toxique en entreprise, car il ne va pas aider les salarié·e·s à évoluer ou à être épanoui·e·s dans leur vie professionnelle. Le·la leader·use booste ses équipes, les incite à prendre des initiatives et cherche à assurer un bon équilibre entre les niveaux hiérarchiques. Le·la micro-manager·use est trop investi·e et peut faire survenir certains troubles au sein de ses équipes, telles que la dépression ou le burn-out par exemple (selon le livre Preventive Stress Management in Organizations). En somme, l’un·e est coach, l’autre est la caricature du·de la chef·fe exigeante.
Au niveau de la performance, les employé·e·s qui subissent le micromanagement sont démotivé·e·s, ainsi que moins créatif·ve·s, ils n’arrivent pas à être pleinement autonomes, ont du mal à faire face aux imprévus, font davantage d’erreurs et leur ambition est non assouvie. Quant à la cohésion d’équipe, elle devient presque inexistante ! Finalement, le·la micro-manager·use est donc contre-productif·ve, bien qu’il puisse s’investir énormément dans son travail.
Reconnaître le micromanagement : 5 signes flagrants
Votre manager·use est trop perfectionniste
Le perfectionnisme peut être une qualité, mais lorsqu’il commence à devenir excessif, il devient alors synonyme d’insatisfaction constante et d’exigences élevées, que ce soit envers la personne elle-même ou son entourage. Ce comportement anime souvent les micro-manager·use·s, qui ont le besoin constant de s’arrêter sur les moindres détails, tels qu’une police d’écriture, le temps passé sur un dossier ou encore l’heure d’envoi d’un e-mail.
Votre manager·use ne sait pas communiquer
Une mauvaise communication peut également être le signe d’un micromanagement déjà bien installé et c’est notamment le cas si votre manager·use se focalise seulement sur des directives, jusqu’à en oublier les soft skills qu’il est censé développer pour remplir son rôle pleinement (le sens de l’écoute, la remise en question, l’encouragement, l’intelligence émotionnelle, l’empathie, la confiance, etc.).
Votre manager·use ne vous fait pas confiance
Si votre manager·use a du mal à vous faire confiance et à déléguer certaines tâches, et ce, même au bout de plusieurs mois, voire plusieurs années, c’est que cette pratique de gestion toxique risque encore de perdurer. Iel pense que vous êtes incompétent·e et a sans cesse le besoin de vous suivre, en étant mis « en copie » dans tous les e-mails par exemple.
Votre manager·use ne vous laisse pas vous exprimer, ni évoluer
Vous avez du mal à faire valoir vos idées auprès de votre N+1 ? Votre agenda est sans cesse contrôlé ? Vous sentez que vous ne pouvez pas déployer votre plein potentiel ? que vous êtes sous-estimé·e ? Nul doute que vous travaillez sous le joug d’un micro-manager·use !
Votre manager·use vous met la pression au quotidien
Production excessive de rapports, planning de réunions surchargé, demandes dérisoires de toutes parts, surveillance accrue, rappels constants, etc. : le micro-manager·use vous impose ses exigences, bien qu’elles ne soient pas toujours utiles. Elles sont, en tout cas, très malsaines, car elles créent une pression importante au sein des équipes !
Bon à savoir : les signes qui révèlent la présence d’un micromanagement au sein d’une entreprise sont généralement interconnectés et forment ainsi un cercle vicieux. Il est donc important de mettre en place des stratégies pour s’en défaire, sans quoi votre bien-être et votre carrière seront de plus en plus impactés.
3 stratégies pour faire face au micromanagement
Communiquez avec votre manager·use
Le bon réflexe consiste à prendre rendez-vous avec votre manager·use si vous sentez qu’iel est trop invasif·ve, ne serait-ce que pour clarifier la situation. La communication est en effet la clé d’une bonne relation entre un·e manager·use et son équipe ! Ainsi, parlez-lui de la situation de manière constructive et en gardant une certaine empathie, car iel n’est pas forcément conscient·e de son comportement et peut également subir une pression de la part de son supérieur·e hiérarchique. En somme, le but de la discussion est de comprendre ses motivations et de faire part de vos ressentis ! Si vous remarquez cependant qu’aucun changement n’est entrepris, et ce, même au bout de plusieurs rendez-vous, vous pouvez en parler au service des Ressources Humaines ou vous rapprocher de vos collègues pour prendre le problème à bras-le-corps.
Anticipez les demandes de votre manager·use
Finalement, la solution ne serait-elle pas de se servir des dysfonctionnements du micromanagement pour essayer de les éradiquer ? On vous explique. Le micro-manager·use n’arrive généralement pas à accorder sa confiance à ses collaborateur·rice·s, comme nous l’avons vu précédemment. Il faut donc réussir à prouver que vous êtes autonome et compétent·e. Pour ce faire, il n’y a pas de secret : la prise d’initiative est la clé du changement ! Ainsi, anticipez les tâches qu’iel risque de vous réclamer plus tard et informez-le·la régulièrement de l’avancée de vos différents projets. Votre manager·use ne va pas changer du jour au lendemain, mais vous verrez qu’avec le temps, iel saura davantage lâcher prise et sera plus apte à déléguer avec confiance.
Restez calme dans tous les cas
Il est essentiel de rester professionnel·le quelle que soit la situation (même si cela est parfois difficile !) qui se présente à vous en entreprise. Ainsi, même si les événements s’enveniment à cause de votre micro-manager·use, restez calme et diplomatique, car le contraire ne ferait que renforcer le cercle vicieux. De plus, n’oubliez pas que les émotions sont contagieuses et qu’en étant vous-même déterminé·e à lutter contre le management toxique mis en place, vos collaborateur·rice·s seront plus enclin·e·s à suivre ce bel élan d’évolution (et votre manager·use, plus disposé·e à remplir son rôle de manière moins toxique !).
Comment être moins vulnérable grâce à l’autogestion ?
Avoir un·e micro-manager·use, c’est subir une pression importante au quotidien. Il est donc important que vous arriviez à vous détacher de la situation et à prendre conscience du fait que le problème ne vient pas de vous. Il est vrai que c’est souvent plus facile à dire qu’à faire ! Afin de ne pas entacher votre carrière et d’être épanoui·e au travail, voici quatre conseils à suivre et à intégrer dans votre routine :
- fixez-vous des objectifs et atteignez-les en établissant votre propre liste de tâches (pensez à la méthode OKR !) ;
- prenez conscience du fait que vous avez des compétences et que vous pouvez réaliser vos projets avec succès (ne laissez pas un·e micro-manager·use vous faire penser le contraire !) ;
- communiquez avec vos collaborateur·rice·s afin de partager vos ressentis et de ne pas vous sentir seul·e dans cette situation ;
- prenez soin de vous, que ce soit sur votre lieu de travail ou dans votre vie personnelle (prenez le temps de vous ressourcer !), car votre santé mentale est très importante.
Le micromanagement est donc très nuisible en entreprise, parce qu’il peut provoquer un fort taux de turnover, créer une mauvaise image de marque employeur, ainsi qu’impacter le bien-être et la productivité des salarié·e·s. De ce fait, il est important de s’en défaire, notamment en communiquant le plus possible avec votre manager·use et en lui prouvant que vous possédez les aptitudes nécessaires. Enfin, si vous sentez que la situation fragilise votre santé mentale, envisagez un changement d’entreprise !
L’image ci-dessus a été créée par notre designer à l’aide d’un outil d’IA. 🧑🎨 🤖