Etudier et travailler en Suisse
Travailler en Suisse en tant que frontalier
Il n’y a pas que les paysages et la qualité de vie suisses qui attirent les travailleurs des pays frontaliers, il y a aussi les salaires moyens élevés, la conjoncture économique favorable et le marché de l’emploi stable. Continuer de vivre dans son pays et travailler en Suisse en tant que frontalier paraît comme un modèle très attractif, mais il faut faire attention à certains détails administratifs.
On entend par frontaliers les personnes salariées ou indépendantes qui vivent dans un pays de l’UE/AELE et qui travaillent en Suisse. Elles reçoivent un salaire suisse, mais paient leur loyer en France, en Italie, en Allemagne ou en Autriche. Il ne faut pas les confondre avec les résidents à long terme ou à la semaine : en règle générale, les frontaliers font quotidiennement les trajets entre leur lieu de travail en Suisse et leur domicile à l’étranger.
Parmi les cantons populaires auprès des frontaliers, on trouve Genève et Vaud, qui sont facilement accessibles en voiture, en bus ou en train depuis la France. Si les trajets quotidiens ne sont pas un problème, c’est un bon moyen de faire des économies non seulement au niveau du logement, mais aussi de l’alimentation : la nourriture est plus chère de 20 à 30 % en Suisse. Mais comme la Suisse ne fait pas partie de l’UE/AELE, il est nécessaire d’anticiper certains points avant de sauter le pas.
Permis G et compte bancaire suisse
Les frontaliers de nationalité française ou de citoyenneté européenne doivent posséder un permis de travail suisse (permis G). Ce sont les employeurs qui se chargent de faire la demande de ce permis. Il est nécessaire de leur fournir une photo passeport et copies du contrat de travail, de l’attestation de résidence et de la carte d’identité ou du passeport. De plus, les frontaliers ont besoin d’un compte bancaire suisse sur lequel sera versé leur salaire.
Imposition des frontaliers
Les frontaliers paient généralement les impôts dans le pays où ils résident, c’est-à-dire en France pour les frontaliers français, en Allemagne pour les frontaliers allemands, etc.
De plus, selon l’accord fiscal franco-suisse relatif aux travailleurs frontaliers, les travailleurs frontaliers qui résident en France et travaillent dans l’un des cantons signataires de l’accord (Berne, Soleure, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Vaud, Valais, Neuchâtel ou Jura) sont imposables dans leur État de résidence, c’est-à-dire en France. Toutefois, ils peuvent être imposés à la source s’ils restent en semaine dans le canton ou s’ils séjournent en Suisse plus de 45 nuitées par an.
Ils doivent également transmettre à leur employeur une attestation de résidence fiscale dûment complétée, et ce dès leur embauche.
Les frontaliers qui travaillent dans un autre canton (comme Genève ou Fribourg) sont imposables dans le canton où ils travaillent.
Assurance maladie
L’assurance maladie, obligatoire en Suisse, est aux frais des salariés. Les travailleurs frontaliers ont le choix entre deux régimes : la CMU frontalier (régime français) et la LAMal frontalier (régime suisse). Selon le droit d’option, ils ont trois mois pour choisir celui qui leur convient le mieux et le communiquer aux autorités cantonales compétentes. Passé ce délai, la LAMal est attribuée automatiquement si aucun choix n’a été fait.
Frontaliers d’Allemagne
Comme les frontaliers français, les frontaliers allemands paient leurs impôts dans leur pays de résidence, c’est-à-dire en Allemagne. En raison de la convention de double imposition entre la Suisse et l’Allemagne, l’employeur suisse peut retenir jusqu’à 4,5 % du salaire brut des frontaliers pour l’impôt à la source, mais cette retenue peut être créditée.
Les frontaliers allemands doivent s’inscrire auprès de l’autorité fiscale allemande compétente et obtenir un certificat de résidence, qu’ils doivent ensuite remettre à leur employeur suisse. Les paiements anticipés pour l’impôt sur le revenu doivent être effectués en Allemagne.
Frontaliers d’Autriche
Comme dans les autres pays, les frontaliers autrichiens paient les impôts dans leur pays de résidence, ainsi qu’un impôt à la source en Suisse, qui dépend du canton, de la commune et de leur état civil. Toutefois, le montant de cet impôt ne joue pas un rôle majeur, car il peut être déduit dans la déclaration d’impôts en Autriche. Concernant l’assurance maladie, comme l’Autriche fait partie de l’UE, les mêmes dispositions que dans les autres pays s’appliquent.
Candidatures en Suisse
Les personnes qui souhaitent postuler à des offres suisses doivent suivre la même procédure que dans leur pays d’origine, c’est-à-dire préparer un dossier de candidature comprenant CV, lettre de motivation, diplômes et certificats, mais aussi une liste de références, souvent demandée en Suisse.
Il s’agit d’une liste de contacts des anciens employeurs ou enseignants du candidat, qui pourront donner des informations au futur employeur sur ses performances et sur son caractère.